jeudi 23 décembre 2010

Le Symposium

Au gré de vos promenades à travers le territoire plouguernéen, il peut vous arriver de passer à proximité d’une sculpture de granit. Vous vous arrêtez, faites le tour du mégalithe ou du monolithe. Peut-être êtes-vous fasciné ? De quoi s’agit-il ? La réalité est bien moins mystérieuse qu’une légende bretonne. Vous êtes vraisemblablement face à une des œuvres créées lors d’un des trois symposiums de sculpture sur granit organisé à l’initiative de François Breton, artiste sculpteur.

Ces mégalithes d’un temps moderne parsèment le territoire et permettent à tout un chacun, le temps d’une rencontre, de laisser errer son imagination sur ce qui est la forme d’art la plus ancienne. Ces blocs de granit font à présent partie de notre paysage et de notre patrimoine. On y est sensible ou non. Le simple fait de les regarder, de lire la plaque avec le nom de l’artiste et le titre de l’œuvre ne peut laisser indifférent. A la différence des menhirs, dolmens ou autres monuments du passé, nous avons un nom et pouvons pour peu que l’on s’en donne la peine ou le loisir y associer un visage, retracer une vie ou une période. Cependant toutes ne possèdent pas une plaque informative sur l’artiste ou sur l’œuvre.



Le premier symposium s’est déroulé du 4 au 20 juin 1988. Il a réuni six sculpteurs : François Breton, Jean Gardet, Noëlle Guibert, Pierre Peignot, Bernard Sirven et Eric Theret. Le thème est un prétexte à la créativité comme le précise François Breton, pourtant pour cette première expérience le choix se porte sur la mer.

Lors de la seconde édition le thème est le vent. Elément difficile à matérialiser, cela n’émeut pas les artistes et c’est par le biais du mythe, thème récurrent de l’art, que certains abordent la difficulté. L’hommage à Sisyphe (fils d’Eole), l’oeil du cyclope, la lune renversée, en sont les témoins. Les invités à l’aventure de 1990 sont François Breton, Catherine Hure, Georges Rammel, Bernard Sirven, Aldo Sperber, Mike Sporgis, Laurent Yeonan.

L’édition de 1992 rend hommage aux « travailleurs de la mer ». C’est en effet sur ce thème que doivent plancher les artistes. Neuf sculpteurs se proposent de relever le défi de ces trois semaines de labeur. Il s’agit de : Jean-Michel Appriou, Sylvie Berry, René Coutelle, Violere Enache, Sophie Frank, Richard Harris (G-B), Tetsuo Harada (Japon), Nick Micros (U.S.A), Ghislaine Vernaujoux.

Les monolithes sont dégrossis à la manière de nos ancêtres. Ce n’est que par la suite que les scies, perceuses et autres outils modernes sont utilisés.

Les artistes travaillent dans la cour de la maison communale devant le public. Les blocs de granit mesurent deux à trois mètres de haut et proviennent tous de Huelgoat.